L’invasion des déchets -4

(Extrait de la préface de Matthieu Ricard au Livre de Didier Rueff, ‟Recycle”

Le prix élevé des valeurs matérialistes

Un psychologue américain, Tim Kasser, et ses collègues de l’Université de Rochester, ont montré, grâce à des études s’étendant sur une vingtaine d’années, qu’au sein d’un échantillon représentatif de la population, les individus qui concentraient leur vie sur la richesse, l’image, le statut social et autres valeurs matérialistes promues par la société de consommation, sont moins satisfaits de leur vie.

Ils sont plus déprimés et anxieux, sujets aux maux de tête et d’estomac. Ils boivent plus d’alcool et fument davantage de cigarettes. Ils préfèrent la compétition à la coopération, contribuent moins à l’intérêt public (étant principalement centrés sur eux-mêmes), et se préoccupent peu des questions écologiques. Leurs liens sociaux sont affaiblis et ils comptent moins d’amis. Ils manifestent moins d’empathie et de compassion à l’égard de ceux qui souffrent, sont plus manipulateurs et ont tendance à instrumentaliser les autres selon leurs intérêts. Même leur santé est moins bonne que celle du reste de la population.

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Dans notre monde contemporain, nous sommes plus souvent considérés comme des consommateurs que comme des citoyens, ce qui implique des comportements très différents.

Ces études suggèrent que ce sont ceux qui consomment le plus qui seront les plus indifférents à la quantité de déchets qu’ils produisent et aux conséquences de ces déchets sur la qualité de vie des différentes populations et sur l’environnement. Ils seront également moins intéressés par les solutions qui supposent une vision d’ensemble des problèmes posés ainsi qu’un esprit de coopération.

(A suivre…)