Nous avons tous fait, à des degrés divers, l’expérience d’un profond amour altruiste, d’une grande bienveillance, d’une compassion intense pour ceux qui souffrent. Mais, même si des pensées altruistes surgissent dans notre esprit, elles sont assez vite remplacées par d’autres, moins nobles, comme la colère ou la jalousie. C’est pourquoi, si nous souhaitons que l’altruisme prédomine en nous, il importe que nous passions du temps à le cultiver.
Nous avons en nous-mêmes le potentiel nécessaire pour faire fructifier ces qualités, mais celles-ci ne se développeront pas d’elles-mêmes, du simple fait de le vouloir. Elles nécessitent un entraînement et tout entraînement demande de la persévérance et de l’enthousiasme.
Pour faire naître l’amour altruiste en notre esprit, nous pouvons, par exemple, imaginer un jeune enfant plein d’innocence. Nous le contemplons avec tendresse et ressentons pour lui un amour et une bienveillance inconditionnels. Souhaitons de tout cœur qu’il trouve le bonheur et les causes du bonheur, puis étendons cette pensée à tous ceux qui nous sont proches, puis à ceux que nous connaissons moins, puis progressivement à tous les êtres. Demeurons quelques instants dans la pleine conscience de cet amour, sans autre forme de pensée.
Enfin, souhaitons-le à nos ennemis personnels et aux ennemis de toute l’humanité. Dans ce dernier cas, cela ne signifie évidemment pas que nous leurs souhaitons qu’ils réussissent dans leurs projets funestes. Nous formons simplement le vœu qu’ils abandonnent leur haine, leur avidité, leur cruauté ou leur indifférence, et que la bienveillance et le souci du bonheur d’autrui voient le jour dans leur esprit. Plus la maladie est grave, plus le malade a besoin de soins et d’attention. Embrassons ainsi la totalité des êtres dans un sentiment d’amour illimité.